Gwinklañ: thème du trésor englouti

Publié le par Adriel

 

Les deux lieux de sépulture de Gwinklañ indiquent la présence de trésors fabuleux. Dans son testament, il indique explicitement qu’il préfère qu’ils ne soient pas découverts. « Ce serait un présent funeste, écrit-il. Que les Bretons gardent leur pauvreté : elle est la source des meilleures joies. Qu’on ne me cherche pas davantage mes livres et les secrets qu’ils contiennent. Je les emporte avec moi pour me servir d’oreiller » (cité par Anatole le Braz).

Il entassa ses richesses sur douze chariots. Il fit bander les yeux des conducteurs. Ils crurent faire un long trajet pendant toute la nuit. En fait ils ne firent que plusieurs fois le tour de la montagne. Brusquement les attelages s’arrêtèrent, les chariots se vidèrent dans un trou des plus profonds. Les trésors s’y trouvent encore. Le corps du prophète dort également dans les entrailles de la montagne.

Tous les cent ans, dit-on, la nuit de la première lune, la montagne s’entrouvre. Celui qui se risquerait à se faufiler dans la fente serait guidé par une lumière magique jusqu’au corps du plus célèbre des devins bretons.

Une légende un peu analogue existe au Roc’h-Hallaz, lieu qui, on l’a vu, était également fréquenté par le prophète. Là, c’est une ville magnifique qui est emprisonnée dans le mont. Tous les sept ans, la nuit de Noël, à minuit, la falaise s’entrouvre. Une autre légende indique qu’en ces lieux travaillent inlassablement des Korrigan à fabriquer de l’or, ce qui nous rapproche du sens du toponyme Run ar Gov.

Selon la tradition orale, Gwinklañ ressuscitera un jour. En cela il fera qu’imiter le roi Arthur.

Le fait que Gwinklañ dorme sous des buttes rappelle les anciennes croyances, très connues en Irlande tout particulièrement, selon lesquelles les êtres surnaturels habitent sous les tertres.

Le tombeau de Gwinklañ – ou son secret – n’est peut-être pas si introuvable que cela, car, comme il l’a dit lui-même : Pa vin ket klasket‘vin kavet / Ha pa’z on klasket ne’z on ket (quand on me cherchera pas on me trouvera, et quand on me cherche, on ne me trouve pas).

Ce n’est pas ici le lieu pour étudier les différentes prophéties attribuées à Gwinklañ. Disons simplement que celle qui revient le plus souvent est la multiplication des routes qui précédera de grands troubles puis la fin du monde.

 

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