Gwinklañ: thème de l'ancien guerrier

Publié le par Adriel

Comme Merlin accompagnant Arthur dans ses combats et étant son porte-drapeau et son conseiller le plus proche, Gwinklañ semble avoir été également un guerrier, au moins sur le plan magique. On le voit se battant sur le Menez-Bre contre des ennemis invisibles. Il avait réussi, seul, à exterminer les Saxons qui s’approchaient de la côte pour envahir la Bretagne. Dans son froid tombeau, sous le Menez-Bre, on le représente dans une sorte de sommeil cataleptique, une épée à son côté, une branche d’ajonc dans sa main gauche, et ses livres sous la tête.

On notera que le Roc’h-Hallaz a vu également un combat du roi Arthur et que si Gwinlañ y a sa chaire comme nous l’avons dit précédemment, il a existé également un promontoire appelé Kador an Impalaer (la chaire de l’empereur). Ce promontoire a malheureusement été victime de l’exploitation d’une carrière. Cet empereur fait-il référence à Arthur, le roi suprême ?

La double hauteur existe également dans les environs du Menez-Bre. Si cette hauteur est l’éminence sacrée, un petit peu plus au sud la hauteur du Menez-Hoguéné était le lieu du pouvoir temporel, comme nous le rappelle encore son sommet dénommé sinistrement Lann-Suplis.

Un autre point toponymique serait à éclaircir : saint Efflam n’a laissé que fort peu de traces dans les noms de lieux bretons. On notera que le village qui jouxte Roc’h-Hallaz s’appelle Saint-Efflam. Il existe également une chapelle Saint-Efflam au pied du Menez-Bre. Coïncidences ? La légende nous rapporte que c’est saint Efflam qui aida le roi Arthur à se débarasser du dragon de Roc’h-Hallaz. Est-ce une version abâtardie du souvenir du porte-enseigne d’Arthur, dont l’emblème était le dragon. Ce nom ferait référence à l’oriflamme du roi, comme il est représenté sur un bas-relief de l’église romane de Perros-Guirec.

Si le voyant est le conseiller du roi, c’est souvent à son corps défendant. Le roi doit aller à sa recherche et l’enlever de force. C’est exactement ce qui s’est passé avec Gwinklañ dans l’introduction du Dialog. Arthur va le chercher dans les bois pour qu’il lui dise ce qu’il adviendra en Bretagne avant la fin du monde.

Au Pays de Galles, le lieu où Merlin est retenu prisonnier se situe également sous une colline, dénommée Brynmyrddin en gallois et Merlin’s Hill en anglais ( la Colline de Merlin), un peu à l’est  de Carmarthen, ville donnée comme lieu de naissance du célèbre personnage et d’où il tirerait son nom (Caerfyrddin en gallois, ce qui se décompose en Caer « cité » et Myrddin Merlin). C’est également de cette éminence que Merlin avait l’habitude de vaticiner.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article